Processus de recrutement : les 10 étapes-clefs

Processus de recrutement : les 10 étapes-clefs

Si chaque organisation est unique, des standards de recrutement existent. Certains sont très traditionnels (CV + lettre de motivation + entretien + test de personnalité) et d'autres plus originaux voire déstabilisants (lettre de démotivation, rêve le plus fou, cas pratique ubuesque, ...). Passons en revue les 10 étapes-clefs des processus de recrutement.

1 / Analyse des besoins en recrutement :

Le recruteur recherche le plus souvent une nouvelle recrue pour un poste identifié. Cette qualification est déjà un processus interne relativement lourd (surtout dans les entreprises d'une certaine taille et en particulier pour les fonctions ressources). Budget, expérience, position hiérarchique, moyens... sont autant de sujets arbitrés en interne avant l'émission d'une offre. S'il reste une marge de manœuvre pendant le processus, il faut garder à l'esprit qu'il est rare qu'un candidat puisse réinventer la fiche de poste !

Quelques astuces : n'hésitez pas à personnaliser votre candidature en mettant l'intitulé du poste en titre du CV ou en contextualisant une phrase d'accroche par une actualité récente forte de l'entreprise. Un bon indice : c'est souvent un sujet qui revient plus fréquemment quand on fait une recherche sur Google et Google Actu (ou sur l'espace presse du site Internet de l'entreprise).

2 / Diffusion de l'offre d'emploi :

L'entreprise publie l'offre d'emploi. Désormais, il existe de nombreux canaux de diffusion :

  • LinkedIn bien sûr ;

  • l'APEC pour les emplois de "cadre" (type d'emploi le plus fréquent pour les diplômés d'un bac +5) ;

  • les plateformes dédiées au recrutement : Welcome To The Jungle, Jobteaser, HelloWork, ...

Quelques astuces : vérifiez aussi des sites comme Glassdoor ou des pages Instagram comme "Balance ton ...". Ce sont des mines d'informations pour en savoir plus sur la culture de l'entreprise et tenter d'éviter de mauvaises surprises. Les risques sociaux illégaux (harcèlement, management toxique, fautes graves de l'employeur) sont un fléau mais Internet aide à les identifier en amont.

3 / La pré-sélection

Le marché de l'emploi est très tendu depuis la Covid-19... au détriment des employeurs ! Il n'est pas rare que l'organigramme d'une entreprise se transforme en emmental. Pour autant, en fonction des secteurs d'activité et des types de poste, une offre peut se traduire par plusieurs centaines de candidature. Le CV est alors essentiel, mais aussi la lettre de motivation lorsqu'elle est exigée. Notons que la "LM" est de moins en moins souvent demandée.

Les recruteurs ont souvent une grille de critères préalables : type de diplôme, années d'expérience, langues parlées, maîtrise informatique, chaque plus (ex. : solfège, art, centres d'intérêts distinctifs... et expériences associatives).

Quelques astuces : les secteurs industriels recrutent en masse, tout type de postes, et offrent des opportunités avantageuses (convention collective, perspectives de carrière, formation continue, avantages financiers, ...). N'hésitez pas à regarder là où les candidats se portent moins (ex. : industrie lourde, bâtiment, déchets, ...).

4 / Le premier appel

C'est une étape qui se généralise : après la présélection, les recruteurs (souvent un personnel RH, avec des intitulés qui vont de "chargé de recrutement" jusqu'à "talent acquisition"...) passent un appel non programmé d'environ 15/30 min pour :

  1. Rappeler l'intitulé et le contour du poste ;

  2. Vérifier l'intérêt immédiat du candidat ;

  3. Caler un 1er véritable entretien ;

  4. Se faire une idée de vos aspirations salariales ("combien ?!).

Pour vos prétention salariales, anticipez aussi la question. Allez sur le site de l'APEC pour avoir une idée précise du marché. Vous pourrez alors proposer une fourchette (ex. : entre 31 et 33 000 euros bruts / an : car on parle toujours en salaire brut annuel dans le privé...).

Important : Mais ne vous y trompez pas ! Le premier appel conditionne souvent la suite du processus. Un manque d'intérêt manifeste ou d'entrain pendant l'appel peut oblitérer vos chances d'être rappelé.

5 / Les entretiens

Ils sont de plus en plus souvent en visio. Si on vous propose l'alternative visio/physique, le mieux est de pouvoir se déplacer au lieu proposé. Bien sûr, à l'impossible nul n'est tenu et la généralisation du télétravail a assoupli les processus. Toutefois, se rendre sur place a plusieurs avantages :

  1. Démontrer sa motivation (même si c'est critiquable car c'est plus une question de perception qu'un véritable critère objectif !)

  2. Vous faire une idée de votre futur lieu de travail : agencement, environnement de travail, équipements, décoration (car après tout, on y passe un tiers de nos journées !).

Les entretiens permettent d'apprécier vos compétences, votre motivation mais aussi vos réflexes, votre personnalité et votre capacité à résoudre des problèmes. Certaines questions déstabilisent, d'autres permettent d'apprécier vos réactions ou encore de déceler d'éventuelles incohérences.

Vos prétentions salariales seront là encore évaluée. Testez le profil sur l'APEC pour vous faire une idée de la juste rémunération par rapport au marché du poste auquel vous prétendez.

Pensez également à demander quelle est la convention collective applicable : le droit du travail est bien sûr codifié. Mais les accords de branche et les accords d'entreprise peuvent engendrer des différences substantielles entre deux entreprises pour un même poste (ex. : juriste, chargé RH ou comptable, chez Total, Société Générale ou dans un cabinet d'avocat, ce n'est pas pareil du tout !).

Quelques astuces : s'il y a un "trou" dans votre CV, anticipez la question et préparez votre réponse. Tout peut s'expliquer. Le pire est d'être incohérent ou de bafouiller. Autre astuce : mettez quelque chose de surprenant dans votre CV (ex. : au lieu de lecture, écrivez un genre littéraire particulier). Cela accroche le regard et appellera vraisemblablement une question. Dès lors, vous prenez la main sur l'entretien et c'est une bonne chose !

6 / L'évaluation des profils :

Les personnes qui vous reçoivent en entretien débriefent entre elles. Le piège à éviter ? le discours à géométrie variable. Gardez toujours en tête qu'il ne sert à rien de chercher à dire au recruteur ce que vous croyez qu'il voudrait entendre. Ce qu'il veut entendre, c'est la vérité. La "loyauté" est un principe cardinal du droit du travail : les entretiens doivent donc laisser penser que vous serez loyal. Et pour ça, cohérence et sincérité, teintées de politesse seront vos meilleurs alliés.

Bref : soyez vous-mêmes ! Cela évitera les déconvenues. Même si c'est facile à dire, un recrutement biaisé a toutes les chances de se traduire par une expérience professionnelle éprouvante. Une période d'essai de cadre (environ 6 mois) risque largement de mettre au jour des dissonances irréconciliables à moyen terme.

Les critères-types : les compétences techniques (diplôme, expérience), les compétences professionnelles (savoir-faire, organisation, autonomie), les qualités humaines (comportement, savoir-être) et la compatibilité avec la culture de l'organisation.

7 / Les références :

Retenez deux choses :

  1. la vérification des références est une étape de plus en plus fréquente, surtout durant les premières années d'expérience (stage à 5 ans environ) ;

  2. le recruteur ne peut appeler que des références que vous l'avez expressément autorisé à contacter (le mieux est donc d'anticiper : indiquez les références dans votre CV).

Le plis souvent, 2 références suffisent. Mixez alors les références hiérarchiques : un référent ou supérieur opérationnel direct ou un tuteur de stage ; un supérieur "n+2" ou plus, avec plus de recul sur votre travail.

8 / La fin du processus :

Ce peut être un non... de l'employeur... ou de vous !

Et quand c'est oui, la démarche la plus fréquente est celle-ci :

  1. Une confirmation téléphonique que vous êtes retenu ;

  2. Puis une confirmation écrite ;

  3. Puis une proposition d'embauche (à cet égard, vérifiez bien la définition prétorienne de la proposition d'embauche, la Cour de cassation l'ayant reprécisée récemment) ;

  4. Et enfin, l'offre formelle avec un contrat de travail soumis à votre signature. Si passées 48h dans l'entreprise vous n'avez pas signé de contrat alors vous êtes automatiquement en CDI dans les conditions standards de votre entreprise !

À ce stade, vous pourrez demander des précisions sur la mutuelle d'entreprise ou encore sur les accords d'entreprise (ex. : le télétravail).

Important : ayez toujours vos diplômes scannés sous le coude ! La validité d'un contrat de travail est notamment conditionnée à la présentation des titres indiqués dans le CV. Si vous mettez votre licence, votre M1 et votre M2... préparez-vous à envoyer une copie numérisée de vos 3 diplômes.

9 / et 10 / Le premier jour et la période d'essai

Le premier jour, petite astuce : préparez une présentation de vous en trois phrases :

  • Mon prénom et mon nom

  • Mon intitulé de poste sous la responsabilité de unetelle ou untel

  • Ma précédente expérience

Cela vous permettra de dire qui vous êtes, de façon concise pour laisser le temps aux personnes déjà dans l'entreprise de se présenter à vous.

Commence alors la période d'essai. Elle vous permet et permet à l'employeur de savoir si "ça va le faire" ! Durant la période d'essai, le contrat peut être rompu à tout moment sans motif. Pensez donc à bien vérifier sa durée et à vérifier le cadre légale de la période d'essai.

Le plus souvent, la "PE" dure 3 mois pour une ou un cadre, reconductible 3 mois soit... 6 mois. Ce peut être moins mais ce peut être plus, jusqu'à 8 mois (plutôt pour des cadres de direction).

Voilà un panorama en 10 points d'un processus de recrutement, de l'émission de l'offre d'emploi jusqu'à l'intégration. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à en parler à un mentor ou m'écrire (via le chat ou par mail : michel@alumni-icr.bzh).

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